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5 octobre 2025

Quand le marché ferme ses portes : les nouvelles frontières de l’inégalité financière

Par Anthony Hamelle, Senior Advisor, Côme New York.

Il y a aujourd’hui presque deux fois moins d’entreprises cotées qu’il y a trente ans. Derrière ce simple constat se cache une profonde transformation du capitalisme, une transformation silencieuse qui redéfinit peu à peu qui a accès à la croissance, et qui doit se contenter de la volatilité.

La grande retraite des marchés publics

Pendant des décennies, les marchés publics ont été le grand égalisateur de la finance. Fonds de pension, salariés et investisseurs particuliers pouvaient — du moins en théorie — participer à la création de richesse des entreprises. Cette ouverture se referme à grande vitesse. Moins d’entreprises s’introduisent en bourse ; celles qui le font, le font plus tard. Les rendements les plus dynamiques sont désormais captés sur les marchés privés, bien avant que ne résonne la cloche de l’introduction en bourse.

Capital-investissement, capital-risque, dette privée : ces classes d’actifs sont devenues les nouvelles frontières de la création de richesse. Mais elles demeurent fermées : accessibles aux investisseurs institutionnels et aux grandes fortunes, rarement aux épargnants ordinaires. Le résultat, c’est un lent siphonage des opportunités financières, un transfert du potentiel de rendement du public vers le privé, du plus grand nombre vers quelques-uns.

La spéculation pour les autres

Pour ceux exclus de cet univers privé en expansion, de nouveaux “*future markets*” offrent autre chose : le frisson de la prédiction. Des plateformes comme Kalshi ou Polymarket permettent à chacun de parier sur le résultat d’élections, sur la météo, ou même sur des tendances culturelles. Leur discours est celui de la démocratisation : des marchés pour tous, sur tout.
Mais les données racontent une autre histoire : la liquidité y est faible, les grandes opérations (“*whales*”) dominent la formation des prix, et l’asymétrie du capital et de l’information y reproduit celle de la finance traditionnelle. Ces marchés ne sont pas de nouvelles voies de création de richesse, mais de nouveaux théâtres du risque.

Le mirage de l’économie des créateurs

En parallèle, des millions de personnes se tournent vers ce qu’on appelle désormais l’économie des créateurs, bâtissant des audiences, des marques et des revenus en ligne. Sa valeur globale dépasse les 200 milliards de dollars, et pourtant, plus de la moitié des créateurs gagnent moins de 15.000 dollars par an. La distribution des revenus y est aussi abrupte qu’en finance : quelques étoiles, et une vaste majorité invisible qui tente simplement d’atteindre le seuil de subsistance.
Pour la plupart, il ne s’agit pas d’une nouvelle forme d’indépendance financière, mais d’un substitut à la sécurité de l’emploi qui a disparu ailleurs.

Deux illusions, un même système

D’un côté, un monde fermé d’investisseurs accrédités qui font fructifier leur capital derrière des structures opaques ; de l’autre, un monde ouvert de “marchés pour tous” et de “créateurs de tout”, où l’accès remplace la sécurité.
Les deux racontent la même histoire : celle d’un système financier qui a remplacé l’inclusion par la participation, et la propriété par l’engagement. L’illusion de l’accès masque la réalité de l’asymétrie.

Réouvrir la finance

Chez Côme Maison Financière, nous voyons là l’une des grandes questions de notre temps. Car la santé d’un système financier ne devrait pas se mesurer seulement à son efficacité, mais à l’étendue de la participation qu’il permet.
Notre rôle, en tant qu’entrepreneurs de la finance, family officers et investisseurs, est de rouvrir ces portes. De redonner accès à ce qui est véritablement génératif : le capital durable, les opportunités partagées, les structures transparentes.
C’est le sens de notre conviction : Côme accueille et agrandit tous les patrimoines, hérités, gagnés ou inventés. Ce n’est pas qu’une promesse de service, c’est une philosophie : la finance doit demeurer un instrument de transmission, non d’exclusion.

Un horizon

Le capital-investissement et la dette privée sont des instruments puissants qui n’ont pas vocation à rester le privilège de quelques-uns, l’initiative de Robinhood avec son Ventures Fund I, qui vise à donner aux investisseurs individuels un accès à des entreprises avant leur introduction en bourse, va dans la bonne direction.
Les marchés évolueront, les formats de richesse aussi, mais le principe doit rester le même : chaque fortune, grande ou petite, mérite son adresse — et son horizon.

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